Le journal d'Héraos

Futur rouge

La nuit était déjà présente en ce froid mardi d’automne. Il avait plu durant la journée et l’air tenait encore une certaine humidité que le vent tentait de chasser, tout en éparpillant les feuilles mortes dans les rues.

Je revenais tranquillement chez moi, calme et serein, content de ma journée. Je prenais mon chemin habituel, celui qui passe dans la belle clairière de chênes rouges où les frères Richemonds avaient repoussé une horde d’orcs pour protéger leur peuple, y laissant malheureusement la vie. J’ai toujours aimé cette légende qui explique comment à chaque automne, pour rendre hommage à ces deux héros, les feuilles reprennent la couleur du sang versé pour protégé la terre avant de mourir elles-mêmes et de protéger le sol contre la neige. Je doute pourtant qu’elle soit vraie.

Bref, j’étais sur mon retour lorsque je croisai une jeune femme portant un enfant dans ses bras et un autre dans son ventre. Elle marchait à vive allure sur le même sentier. Je ne lui dis rien et elle m’ignora, comme on ignore un passant. Pourtant, sans savoir pourquoi, elle éveilla en moi un grand trouble. Ce n’est probablement pas à cause d’elle, mais plus sûrement du à ma fatigue accumulée que je commençai à me poser pleins de questions. Quand vais-je moi-même avoir un enfant? Après tout je grandis moi aussi, ne devais-je pas commencer à y penser?

Je me suis toujours dis que quand je serai grand, je serai père de famille. Pourtant ce temps s’en vient, plus vite que je n’aurai pu l’imaginer. Encore je vois aujourd’hui des familles désunies, des pères qui ne veulent plus de leurs enfants ou des mères de ceux-ci. Il y a une chose que je n’ai d’ailleurs jamais comprise : pourquoi ne voudrait-on pas d’enfants? Être père c’est un devoir ou un droit? C’est un sacrifice ou un don? C’est sûrement un peu de tout. Je ne vois encore que ce que je suis capable de comprendre, mais y a-t-il plus grand bonheur que celui de voir grandir son fils, de le voir apprendre à connaître la vie comme tu la connais, de lui apprendre ce que tu as appris? Y a-t-il plus confortable endroit pour dormir qu’au coté de la femme qu’on aime, avec qui nous avons décider de bâtir notre vie? Suis-je trop idéaliste en pensant qu’un jour je trouverai celle qui restera près de moi à tout jamais, qui aura mis au monde les enfants que j’aimerai tout autant?

Une fois de plus, je pense au futur, mais c’est avec le présent qu’on bâti son futur. Qu’ai-je donc à bâtir pour avoir ce que je veux? Qu’est-ce que je veux? Je veux une famille, mais encore, un travail, une maison, une étable, des champs. Ah! Famille et travail, c’est le dilemme de l’être humain, mon dilemme. La solidité de l’un va avec ton épanouissement dans l’autre, dit-on. Je n’ai ni un ni l’autre pourtant j’y pense. On ne peut pas être trop préparé à affronter sa vie…

Wooow...

Tu ne viens pas souvent, mais sache que t'es textes sont grandement apréciés par leur charme certain...

Continu!

Très beau texte, au moins, on comprend clairement son dilemme.

Très interessant la manière dont le dilemme a été contextualisé! Il faut dire que ce questionnement nous touche ou nous touchera tous un jour! bien plaisant comme lecture.

Première prise de conscience

Je n’aime pas parler de mon passé. J’insinue par mon passé cette aventure qui me rendit l’homme le plus heureux et l’homme le plus misérable sur terre. Mon exil avait pour but de m’en éloigner. Pourtant je sais très bien que je ne pourrai jamais m’en séparer, puisqu’il fait aussi parti de mon présent et de mon futur. Il fait parti de moi, de mon vécu, de mon savoir, aussi minime soit-il.

J’y pense en ce moment car je me demande si après tout je ne le recherche pas à nouveau. J’ai toujours eu l’impression qu’il avait été un gâchis, une opportunité qui m’es arrivée trop jeune et dont je n’ai pas su profiter malgré tous mes efforts. Pourtant la même question revient toujours, serais-je de nouveau capable ? Après tout c’est ce pourquoi je vis. Je le sais, je le sens. Dans ma tête, il n’y a jamais eu d’autres alternatives.

L’amour vu comme force ou comme faiblesse ? Comme faiblesse assurément, mais cette faiblesse n’est-elle pas ma force, mon énergie ? Pourtant tant de questions, de briques d’un mur qui s’impose entre moi et mes buts, font que je n’arrive pas à les discerner.

C’est toujours dur de se comprendre, ce l’est encore plus quand on essaye de se comprendre perdu dans ses propres questions. C’est donc un autre niveau de compréhension que je recherche, alors que je ne comprends pas encore les premières étapes.

Encore le fait que j’y pense me fait voir qu’il y a une possibilité, une chance que je réussisse à retrouver ce que j’ai perdu. Encore faut-il qu’elle soit ce que mon cœur pense qu’elle est. Pour convaincre ma raison il faudra du temps, elle n’a pas encore fléchie depuis mon exil. Je sais que mon cœur est fort, si elle est pour moi ce que j’ai toujours voulu, je le saurai bientôt…

J'espère que tu ne comptes pas nous laisser avec ca!

Très bien pensé!

J'avoue vouloir une suite... Now!

c'est vrai que ça ne parait pas fini, de quel passé parle-t-il?

Pour te répondre moretos, sache que tout ce que je post comme rp (sauf pour les concours) fait parti de l'ensemble de l'histoire de mon personnage. ce ne sont pas des histoires séparées. Je laisse des indices sur ce que ce passé est, d'ailleurs pour ceux qui me connaissent irl, vous savez surement déjà de quoi il s'agit.

Sinon, son passé ous sera un jour révèler ne vous inquiètez pas. Ce sera d'ailleurs probablement le dernier message d'héraos. Ne soyez pas impatient..!

tu parles déjà de son dernier message, mais tu sais, on peut faire vivre quelqu'un qui connait son passé et que les autres connaissent

Je sais, simplement je veux que ce soit son dernier message Wink

Deuxième prise de conscience

Il est plaisant parfois de prendre son temps, de prendre ce temps que nous avons, qui nous est si précieux, et de le perdre à tout jamais. L'éternité, que vaut-elle face à l'immense complexité de la vie? N'est-il pas mieux parfois de mieux comprendre sa vie, sans pourtant s'avancer dans celle-ci? Le stress, les rancunes, les envies nous rongent jour après jour. On est sale de cette crasse qui nous poursuit, nous qui nous lavons pourtant chaque centimètre de peau. N'est-il pas raisonnable de faire de même pour notre esprit et notre coeur?

Pourquoi parfois ai-je l'envi de m'éloigner de la réalité, du présent comme du futur? Je ne le sais pas vraiment. Je sens ma curiosité piquée au vif par nos actions et ce qui les provoquent. Ce temps que je m'accorde, je me l'enlève. Pourtant je n'ai pas l'impression qu'il est perdu, bien au contraire.

J'ai même l'impression de gagner du terrain, car j'arrive à prévoir, à analyser, à comprendre. Comprendre, c'est la clé de la réussite, mais c'est parfois si complexe, si subtil. Si savoir qui on est, est en soi un accomplissement, comment savoir ce que sont les autres ? Comment pouvoir juger autrui avec certitude ?

Dans cette quête de la compréhension qui est mienne, pourquoi donc je me sens si seul ? Pourquoi je dois toujours me frotter à l'indifférence, aux préjugés, à l'absence du doute. Je suis sidéré de voir qu'on puisse penser connaître et qu'on juge alors qu’on ne sait parfois même pas qui on est ! L’ignorance ne fait que me plonger moi-même dans le doute. Comment ne peut-on pas s'intéresser à sa vie, à soi-même ? Il n'y a pas d'égoïsme à vouloir se connaître avant les autres...

Pardonne moi cher journal, car je dérive. J'empiète sur le temps qui m'est alloué pour t'écrire. J'empiète sur le temps que les personnes qui te trouveront un jour auront pour nous comprendre...

c'est particulier tes textes tu sais, mais ça va, on sesn bien l'ambiance et le doute en lui (je trouve)

Belle trilogie, honnetement, tes textes nous font beaucoup réfléchier, j'ai beaucoup aimé.

J'aime comprendre le fond...

Belo a écrit:: Belle trilogie, honnetement, tes textes nous font beaucoup réfléchire, j'ai beaucoup aimé.

Merci beaucoup, de tous vos commentaires, c'est celui qui est le plus flatteur à mes yeux.

Je suis heureux de savoir que mes textes vous plaisent, je vais continuer..!

Moretos, ces textes-ci sont avant tout des réflexions, plus que des histoires. C'est pourquoi ils sont sous-forme de journal. Ils me permettent de vous mettre dans la peau du personnage et en même temps de faire passer des messages à ceux qui les comprennent. La pensée de l'auteur est, vous l'aurez devinez, quelque peu similaire à celle du personnage.

STOP!

Les parties de ce sujet qui sont hors-Rp ne sont censé qu'être des commentaires sur les écrits, je ne veux pas voir de débats sur s'il est pertinent ou pas.

Je demandrais à tous de concentrer vos réponse dans des commentaires ou des questions et d'accepter l'explication.

Voilà, j'espère ne plus avoir à le répété.

Face à une prise de conscience

C’est étrange à quel point certains jours nous sommes aveugles, incapables de voir le bonheur qui nous entoure ou simplement incapable de le concevoir. Nous ne faisons que regarder le monde passer devant nos yeux. Participant à son évolution certes, mais sans comprendre.

Depuis mon exil, tellement de choses sont venues changer ma vision de la vie. Tout mon entourage a changé. Ceux qui ont autrefois étés mes amis ont étés remplacer, puis oubliés. Je les ai laissé partir, sans rien faire, sans comprendre. C’est donc un peu une reprise de conscience que je tente. Après tous ces changements, un peu d’ordre me ferais un peu de bien j’imagine.

Il y a toujours des sentiments cachés à l’intérieur de soi. Ils font généralement surface dans des moments anodins ou plutôt, il faut une situation anodine pour nous les faire sentir tout en nous laissant le temps de les comprendre. L’inspiration naît pour moi de ces sentiments, de ces émotions, de ces idées que je découvre et que j’essais de comprendre. J’irai même un peu plus loin en affirmant que mon inspiration est un manque flagrant de compréhension. C’est ce qui me pousse à écrire, à mettre de l’ordre dans toutes ces découvertes que je fais, pour me permettre de les analyser et de les comprendre. Aujourd’hui, c’est un peu de tout ce que j’ai mentionné plus haut qui me donne le désir d’écrire : l’amour, le désespoir, la honte, la joie, le doute et le désir de remettre de l’ordre dans mes pensées, qui, après avoir étés si longtemps bien ordonnées, retombent dans le chaos.

Attention! Je ne m’en plains pas. Je cherche toujours à mieux comprendre, à mieux analyser le casse-tête qu’est ma tête. Pourtant, il y a certaines choses en moi que je veux bien comprendre, mais dont je n’ais simplement pas la force pour… Je me laisse donc emporter dans mes pensées et j’écris. En me relisant peut-être je me comprendrai.

J’ai beaucoup écrit sur le passé, assez sur le futur, mais très peu sur le présent. Je m’y soumets aujourd’hui, car c’est en comprenant son passé, en analysant le présent et en anticipant son futur que l’on peu mieux diriger nos choix et ainsi s’orienter soi-même. C’est dur d’exprimer vraiment ce que notre cœur ressent sachant que les personnes qui y sont liront ces lignes. Il y a toujours deux niveaux : faire comprendre ce qu’on écrit et faire comprendre ce qu’on n’écrit pas. Cette dernière phrase ne sera d’ailleurs pas comprise de tous. J’essayerai donc d’être le plus clair possible tout en disant le moins de choses possibles. Ainsi je me comprendrai, mais à moins que vous ne vouliez vraiment le savoir, vous ne ferez que supposer et ainsi me permettre de vous comprendre un peu plus. Connaît toi toi-même, mais pour mieux te comprendre, connaît le monde qui t’entoure.

Aujourd’hui, je crois mieux comprendre tout ce qui a fait de moi la personne que je suis. Ce qui m’a paru durant longtemps comme une plaie ouverte sur mon cœur n’est aujourd’hui qu’une cicatrice. Elle est là, pour le reste de ma vie probablement, mais elle est bien refermée. Comment je suis parvenu à la guérir? Je n’ai que ces paroles pour l’exprimer:

I turned away because I thought you were the problem
Tried to forget until I hit the bottom
But when I faced you in my blank confusion
I realized you weren't wrong, it was a mere illusion

It really didn't make sense
Just to leave this unresolved
It's not hard to go the distance
when you finally get involved face to face

Cette partie de ma vie, j’en parle comme des douze travaux d’Hercules, mais honnêtement, je ne suis aujourd’hui que la somme des choses que j’ai comprise dans mes réflexions. Bien sûr, j’avais déjà certains principes, mais j’en ai réellement pris conscience à ce moment. Seulement, j’étais encore bien loin à l’intérieur de moi. Trop loin, probablement, pour être vraiment conscient que pour soigner mon cœur, je l’ai bloqué de tout contact. S’empêcher d’aimer pour éviter une rechute ce n’est pas tellement mieux que d’aimer un rêve. Pourtant, l’amour est une illusion : l’amour est aveugle dit-on. Alors il ne faut que trouver un juste milieu entre la réalité et l’illusion.

Il faut maîtriser une situation pour vraiment savoir notre position. Je croyais avoir quelque chose que je n’avais pas. Je croyais comprendre une situation qui en fait m’a complètement passé par-dessus la tête. Quand mon illusion est partie, j’ai tourné le dos à la vie. Je ne pensais plus et j’ai sombré jusqu’au plus profond de moi-même, jusqu’à ce que je décide de me prendre en main. Je me suis dis qu’il devait y avoir une certaine logique, que le malheur ne peut pas venir du néant, mais plutôt d’une suite d’évènements. J’ai donc pour la première fois tenté de résoudre ma tête. J’ai pris quelques pas de recul pour mieux m’affronter.

Mon exil commença dans ces environs. Je commençai sans le savoir par m’éloigner de mes proches. Puis je parti définitivement, porté par ma barque. Je fini par trouver des personnes qui pourraient me faire oublier le passé. Je les ai donc suivis. Nous avons parcourus beaucoup de chemin ensemble, que ce soit géographique ou personnel. Heureusement, j’ai trouvé en eux les amis que j’espérais et j’ai finalement compris que pour passer par-dessus mon exil, je devrais accepter ce qui m’a fait partir, que se détacher d’une partie de soi-même, aussi terrible soit-elle, n’est jamais une bonne solution.

En partant, je pensais un jour revenir. C’était une façon de me convaincre que je ne partais pas si loin en fin de compte... Bah, je suis très bien maintenant, pourquoi retourner en arrière alors que tous mes amis sont ici? Pourquoi détruire les relations que j’ai réussies à établir pour des personnes qui m’ont autant oubliés que je ne l’ai fait? Ma vie est ici, parmi nous, parmi vous. Je me suis fait ami de la famille et, bien que ce ne soit pas toujours sans repos, ça en vaux cent fois la peine.

Sache Héraos, que tu as un talent incroyable pour dire ce que tu veux vraiment dire, je suis complètement dépassé par l'aisance avec laquelle tu as pus me mettre la larme a l'oeil...

Beau travail Héraos!

Pas mal, même si ce n'est pas le style de texte que je préfère, on y voit la reflexion, et on cerne de plus en plus le personnage.

Je suis complètement ému, figé dans mes pensées, tu m'emerveille! Je t'en remercie bien honnêtement! Lire ton texte a été un plaisir! Quel talent d'exprression!

Honnêtement, ton texte m'a poussé à de grandes réflexions. Peut-être même améliorerat-il mon quotidien. Suis ébahi de la beauté de ce texte, on aurait dit un vrai philosophe. Bravo.

» Le journal d'un mage ( Extrait Un )